13) La marelle et le labyrinthe dans mes tableaux
Une marelle avec chat dans le tableau 'Aïnigma delta'...
Le jeu de la marelle ou le labyrinthe sont présents dans un certain
nombre de mes tableaux. Ils reflètent ma passion pour tout ce qui est marelle,
spirale, jeu de l’oie ou labyrinthe, l’attirance que j’ai pour ces symboles. Ces
derniers invitent à une lecture symbolique de tout le tableau.
Je crois à la magie d’un tableau. Je crois qu’un tableau
peut changer notre regard sur nous et sur le monde qui nous environne.
Je lis tout ce qui est marelle, spirale, jeu de l’oie et
labyrinthe comme symboles d'un lieu de passage, comme image de la vie et de la
mort-passage, comme symboles d’un lieu initiatique.
A) Abordons le jeu de la marelle par quelques exemples.
Quelques plans de marelles
En haut à gauche, une marelle où l'on part de la terre pour
aller vers la lune… et où on doit revenir vers son point de départ (retour)
En haut à droite, la marelle la plus classique qui se joue
bien souvent comme celle de gauche, mais le parcours le plus logique s'arrête
au paradis. On pourrait lire 'ENFER' comme 'FAUX ENVERS' pour une lecture plus
constructive…
En haut au centre, et ici-bas, une marelle 'en escargot',
plus utilisée en Allemagne du nord qu'en France, où l'on part de la périphérie
pour aller au centre, comme nos jeux de l'oie actuels: le centre est l'arrivée,
le lieu où la transformation s'est accomplie, le lieu d'où on ne revient pas…
Marelle en escargot, Allemagne, photo © Eric Itschert
Ici-bas une marelle classique. C'est une marelle à 10 cases.
La lune est entourée des quatre éléments air-terre-eau-feu.
Marelle à dix cases, photo © Eric Itschert
B) Jouer à la marelle :
L'origine de la marelle se perd dans la nuit des temps. On
la retrouve dessinée sur des sépultures en Égypte, en Grèce antique ou sur le
forum de Rome. Au Moyen-âge, ce jeu était tout autant pratiqué et le dessin
rappelait alors celui des églises. Ce jeu à tableaux offre souvent le même
tracé rectangulaire ou en spirale.
La marelle, (de merel, mereau, XIIe s., "palet, jeton,
petit caillou"), est un jeu pratiqué par les enfants (surtout les filles),
entre autres dans la cour de récréation. Pour pouvoir y jouer il faut dessiner
à la craie un parcours sur le sol qui va de terre à ciel. Après avoir lancé un
jeton (un palet ou le plus souvent un caillou), les joueurs progressent dans
les différentes cases à cloche-pied ou dans certains cas à deux pieds les
jambes écartées, tout en évitant les cases où se trouvent les jetons et la case
« enfer ». Ils doivent aussi éviter d'empiéter sur les lignes du tracé, et cela
dans un temps limité. Le gagnant est celui qui le premier arrive à placer son
jeton sur le « paradis » et à effectuer le parcours. Il faut donc faire
attention à bien garder l'équilibre, à ne pas poser le pied sur les lignes, à
ne pas se tromper de pied et à être rapide.
Le jeu est riche de symboles : le joueur progresse à
cloche-pied en poussant un palet qui représente l'âme. S'il boite, c'est
parce-que son parcours dans la vie n’est pas si facile que cela, l’âme a à
apprendre durant son périple sur terre avant d’arriver au ciel. Boiter offre un
certain inconfort, comme dans un rêve où l’on ne serait ni nu ni vêtu… Après
avoir évité l'enfer et aiguisé son adresse, le joueur atteint le paradis. Quand
le joueur récupère le palet (son âme) et le place sous son bras ou sur sa tête,
il fait réintégrer l'âme au corps. Le joueur ne peut pas poser le pied sur les
lignes qui divisent les cases : cela lui apprend des règles d’équilibre et de
justesse qu’il devra appliquer dans la vie. La marelle est un jeu initiatique
au cadre bien défini, il révèle l'individu à lui-même en développant certaines
de ses capacités. La règle des lignes-limites évoque aussi la nécessité de se
mettre à l'abri du chaos. De la marelle inscrite au sol provient probablement
celle que l’on dessine sur une surface plane : la marelle serait l’ancêtre des
jeux à tableaux (go, échecs, dames, etc.) appelés « marelles assises ».
Ci-bas la "règle du jeu" la plus courante dans nos
régions de Belgique...
Photos © Eric
Itschert
Si la marelle se jouait en général en groupe, il n’était pas
rare de trouver des joueurs solitaires, qui jouaient en chantant des comptines
ou en se racontant des histoires de voyages dangereux aux bords de précipices
ou de cataractes…
Suite: 14) le jeton ou palet de marelle
Suite: 14) le jeton ou palet de marelle
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