51) 'Météoros'

Une œuvre démembrée…


Parmi mes tableaux mythologiques j’ai réalisé une série de peintures évoquant la chute d’Icare en arrière-plan. Pour cette raison je ne les ai pas classées dans la série des Cyclades mais dans celle de la mythologie.

Le premier de cette série est le polyptyque « Icaros », qu’on peut voir dans ‘17) La spirale’, en ‘B. Le laboureur dans mon polyptique’. Je n'ai malheureusement pas de bonne photo du tableau.

Ce polyptyque a été vendu en pièces détachées par mon galeriste Reinold Ketelbuters! Une de ses maximes était: "il vaut mieux un vendu aujourd'hui que deux tu vendras demain". Heureusement je ne me suis jamais retrouvé avec une oeuvre dépareillée: Reinold vendait tout à part les boîtes. Il n'était pas très convaincu par mes boîtes, ayant deviné que je les faisais par jeu et avec un certain sens critique envers l'art conceptuel. Quant aux acheteurs ils venaient pour des tableaux. Le panneau avec le pêcheur a été acheté par un Hollandais qui l’a placé dans sa demeure en Espagne, le panneau avec Icare a été acheté par un collectionneur américain et se retrouve aux États-Unis. Quant aux boîtes elles n’ont pas été vendues et se retrouvent donc en Belgique !

Le collectionneur américain qui m'a acheté ce tableau avait un rituel amusant. J'ai découvert ensuite que la plupart des acheteurs américains sérieux avaient le même rituel quand ils voulaient investir dans l'art.  C'était un collectionneur richissime, fréquemment de passage à Bruxelles pour raison professionnelle. Ce premier achat en préludait bien d'autres. Quand le collectionneur se décidait à acheter une de mes œuvres, mon galeriste me téléphonait pour passer immédiatement à la galerie avec le cachet d'atelier. Il fallait rédiger un certificat d'authenticité que je devais cacheter et signer sur place, devant le collectionneur. Ensuite ce dernier demandait de faire deux ou trois photos de lui avec moi devant le tableau acheté. On buvait un verre pour clore l'affaire. Les États-Unis avaient trop souffert d'histoires de faux!

Outre le fait que mes tableaux à l'huile seraient très difficile à imiter, depuis 1992 j'ai tenu soigneusement une liste de toutes les œuvres à l'huile que j'ai peintes. Concernant mes dessins et aquarelles c'est autre-chose, il y en a beaucoup trop qui ont échappé au recensement. Je n'ai même pas pris le temps de les photographier, ce que je regrette beaucoup...


‘Météoros’, la seconde œuvre de la série.

  

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'Météoros', huiles sur toile, chaque panneau fait 70 cm x 100 cm.
1998, © Eric Itschert
 
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'Météoros 1', huile sur toile de lin, 70 cm x 100 cm, 1998, © Eric Itschert

Ce tableau est réalisé en diptyque. La partie supérieure représente la chute d'Icare dans le ciel bleu. Malheureusement les deux parties ont à nouveau été vendues séparément : celle du bas a été vendue à une collectionneuse bruxelloise, celle du haut a été vendue à Anvers et ses traces sont perdues depuis une exposition en galerie en Allemagne...


A propos des Cyclades et des météores aériens...



L'inspiration de départ du tableau 'Météoros' provient d'un petit magasin étonnant sur l'île volcanique de Thira (Santorin) dans les Cyclades. Il est accroché aux flancs de l'ancien cratère du volcan, dans le village d'Oia. L'enseigne du magasin porte le nom de 'Météoros'. Le mot 'météore' provient du grec μετέωρος qui signifie « qui est en haut ». Il peut avoir plusieurs significations, dont la traînée lumineuse produite par une météorite mais aussi tout phénomène qui se passe dans les régions supérieures de l'atmosphère. Dans ce cas précis-ci il s'agit des météores aériens, les vents qui parfois assaillent l'île mais qui sont aussi des alliés pour la navigation à voile... et le vol d'Icare!

Commentaires

  1. bonjour Eric
    toujours superbes tableaux je sais pas pourquoi quand je vois la trombe de fumée je pense a la centrale nucléaire près de chez nous :) et je savoure l'histoire de l'américain

    bon WE eric
    bisous ☺

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    Réponses
    1. Coucou chère nays,

      Voilà une pensée un peu angoissante, non? Le problème d'une explosion nucléaire c'est que la terre ne s'en remet pas avant plusieurs milliers d'années!

      J'ai été plusieurs fois sur l'île de Thira, elle est constituée des bords d'un volcan explosé il y a environ 3600 ans, autrement dit hier. Au centre du cratère rempli d'eau il y a une activité volcanique et les eaux sont très chaudes! Pourtant je n'avais pas peur. Bien sur je n'aimerais pas y habiter :D

      Quand un volcan se met en activité, la terre s'en ressent, mais pour quelques années seulement. Une explosion nucléaire comme Tchernobyl ou Fukushima, c'est tout autre chose! Je crains que nos descendants nous en voudront beaucoup d'avoir été aussi légers sur ce coup là!

      Bisous chère nays ;-)

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