218) Le faune et le griffon

Archives, 21/04/2015 

Une autre version de l’illustration précédente 



illustration, faune, griffon, charme puissant, dessin, crayon, aquarelle, Rouge cloître, Bruxelles,
« Faune apprenant un charme puissant 2»,
dessin et aquarelle sur papier, © Eric Itschert



Voici une autre version de l’illustration « Faune apprenant un charme puissant ». Elle est réalisée sur du papier aquarelle « Lanaquarelle ». Ce papier est 100% en coton, son grammage est de 300g/m2. J’ai pris le grain fin pour pouvoir exécuter des détails. Quant aux aquarelles, ce sont des « Winsor et Newton professionnelles » en tube et des « Maïmeri » en godets. J’ai acheté ces dernières en Italie. 

Contrairement à la version précédente j’ai mis l’accent plus sur les couleurs et moins sur le dessin. 


Un dialogue 


Iacchos m’a demandé : 

« - Est-ce un hasard si le livre a les mêmes couleurs que le griffon ? 

- Bien sûr que non ! » Ai-je répondu en rigolant. 

« - Rappelons une des maximes du symbolisme bleu : tout est symbole, tout est Un ! Le livre a les mêmes couleurs que le griffon, parce qu’il est une émanation de ce dernier. Si le griffon venait à disparaître, le livre disparaîtrait tout aussitôt avec lui. Seul le faune resterait. 

- Et si le faune disparaissait d’abord ? 

- Alors tout disparaîtrait en même temps, faune, griffon, livre, paysage et même l’illustration ! Il ne me resterait tout au plus qu’un papier blanc. Cela serait ennuyeux, car je ne pourrais pas le distinguer des autres papiers blancs. Imaginons que je repeigne par inadvertance sur ce papier, et que faune et griffon réapparaissent ? Quel chaos ! C’est parfois dangereux d’utiliser de la magie... Et si l’œuvre devait déjà se trouver dans les mains d’un collectionneur, je devrais affronter la colère de ce dernier et ma réputation serait ternie ! 

- De la magie ? 

- Oui enfin... disons la magie de l’aquarelle. J’appelle ceci une illustration, mais c’est juste pour que les gens mondains soient rassurés et passent leur chemin. Ceci ne leur est pas destiné. En réalité c’est tout sauf une illustration. Pour être honnête, je devrais mettre en bas de l’aquarelle un panneau d’avertissement : ‘ceci n’est pas une illustration !’ 

- Bon. Imagine. Ta deuxième illustration se transforme en feuille blanche. Il te resterait au moins la première illustration, celle à l’encre ? 

- Ce n’est pas sur... Car la première illustration est liée à la deuxième. La première montre ce moment, cette fraction de seconde infinitésimale avant que le charme n’opère. Les couleurs sont ternes, il fait froid, on est à ce moment incertain entre hiver et printemps. Et la deuxième montre le monde parallèle où faune, griffon, livre et petite elfe apparaissent. On est dans la douceur pleine du printemps, un vent léger fait bouger les herbes et des fleurs embaument l’air. 

Tout est lié, tout peut apparaître et disparaître à tout moment, et tout est interdépendant dans notre réalité transitoire... »

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