221) De l’objectif au subjectif

Archives, 22/09/2015 

Notre imaginaire prend le relais ! 



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Nageur sous l’eau, oeuvre numérique, © Eric Itschert.


Dans ma série des nageurs sous l’eau je vais infiniment plus loin que tout ce qui a été fait jusqu’ici. 


L’art authentique est de l’ordre du sensible 


Mon approche reste essentiellement empirique. Bien sûr je n’ai pas oublié mes études de la physique des ondes d’abord en humanités (latin-sciences) et ensuite en architecture. Mais pour moi l’art véritable est de l’ordre du sensible. J’ai visité un nombre incroyable de piscines, et c’est l’observation qui a été mon guide principal. Non seulement l’incidence de la lumière, mais aussi les dimensions de la piscine ont une influence directe sur les reflets et les déformations de l’image du nageur sous l’eau. La piscine dans laquelle évolue le nageur ci-dessus n’est pas trop large, et le nageur nage en solitaire. Il va induire la propagation de perturbations à la surface de l’eau par ses mouvements, donnant des effets d’optique particulièrement intéressants. Le soleil et l’ombre contrastée d’arbres avec des trouées de lumière à travers les feuillages exercent un jeu infini d’éclats lumineux. Chaque piscine a ses reflets propres, aussi uniques qu’une signature ou une empreinte digitale. Etant donné une piscine et un éclairage, la manière de se mouvoir dans l’eau du nageur créera des variations infinies. Seule la photo numérique m’a permis d’arriver à ces œuvres, résultats de centaines et de centaines de photos prises en rafales. 


D’autres formes que la forme réelle 


La magie est de créer du subjectif à partir de l’objectif. En créant des illusions d’optique je suggère autre-chose que la réalité première, d’autres formes que la forme réelle du nageur. C’est le paradoxe de ces jeux d’eau et de lumière. Ces formes sans cesse changeantes que le nageur prend nous font réfléchir sur la subjectivité de notre regard, de notre perception des choses. 


Rien n’est permanent, tout change sans cesse 


Au moment où l’on pense avoir saisi la forme et la position du nageur, il a déjà adopté un nouveau mouvement et sa forme a changé car de nouvelles distorsions sont apparues. On prend conscience que rien n’est permanent, que tout change sans cesse. Et c’est à ce moment que notre imaginaire peut prendre le relais, c’est ce dernier qui va recréer le nageur. 

Ouvrir la conscience, ce n’est pas en rester dans la prison de l’intellect et du non-art conceptuel. Entrer dans la pleine conscience est d’un tout autre niveau... Quand un artiste passe par le sensible, il peut ouvrir la conscience de celui qui regarde. En prenant le temps d'observer et de méditer l’œuvre le regardeur recevra aussi des clés pour se comprendre lui-même et traduire sa propre pensée.

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