353) Une nature morte

 

"Bélézy", nature morte avec verre et chandelier, © Eric Itschert

Une lumière tellement forte qu'elle mangeait la couleur

J’ai fait cette nature morte lors d’un stage d’aquarelles à Bélézy. C’était une pochade réalisée sous un soleil de plomb. Contrairement aux cours de dessin d’après modèles on travaillait ici en plein soleil : selon le professeur c’était l’idéal pour rendre les verres et les cuivres. La lumière était si forte qu’elle mangeait la couleur. Des natures mortes, des volumes et des plâtres j’en avais fait plein en cours de dessin de première Architecture. 

La rapidité avec laquelle je réalisai cette aquarelle n’échappa pas à l’œil aguerri du professeur. Il fallait jongler avec deux récipients d’eau, un d’eau restant pure pour mouiller le papier et un autre d’eau sale pour mouiller les couleurs ou rincer les pinceaux. Comme les cours étaient gratuits et qu’ils avaient de plus en plus de succès, je ne pus refuser de prodiguer à mon tour des conseils aux autres élèves, déchargeant ainsi le professeur d’une partie de son travail. Autant les aquarelles étaient de qualité, autant le papier était trop léger à mon goût. Ce fut l’occasion d’apprendre aux élèves comment retendre un papier gondolé.