228) La lecture inachevée, suite
Archives, 08/12/2015
La composition du tableau
La composition de ce tableau est le résultat d’une préparation minutieuse. Cette fois j’ai travaillé avec des papiers de couleurs et des petits bâtons rouges de section carrée. Les papiers étaient bleus et jaunes, sur un fond de gris. La silhouette brune de mon personnage a été rajoutée en fin de parcours. Il fallait créer un équilibre entre le bleu et le jaune, contrebalancé par l’élément rouge.
Une influence issue de mes études d’architecte.
Lors de mes études supérieures j’ai été fortement impressionné par l’architecture de Gerrit Rietveld. Cet architecte fit partie du mouvement « De Stijl ». La Maison Schröder, entrevue lors d’un voyage à Utrecht, fut une révélation pour moi. Rietveld réintégrait la couleur dans les façades de sa maison en des plans géométriques simples et purs. Quelquefois j’ai appliqué ce type de recherches dans des tableaux, dont celui-ci. Peintre belge à la croisée des cultures latines et germaniques, je suis naturellement influencé par des courants venus des Pays-Bas proches.
Deux droites divisent le tableau.
Finalement, après bien des essais, j’ai décidé de diviser la surface du tableau en quatre par une horizontale et une verticale. L’horizontale devait donner un segment de droite à l’assise suffisante, placée pas trop loin du bord inférieur du tableau selon la règle des 1/3 - 2/3. La verticale devait diviser le tableau en parts égales, fragmentant l’attention du spectateur en deux, créant une tension entre le paysage et la table. Deux sixièmes de la surface, à droite, sont consacrés au dialogue entre le jaune et le bleu (A). Un sixième de la surface à gauche sert à porter des segments de rouge (B), contrepoids aux rectangles colorés jaune et bleu. Les segments de rouge sont support du jeune homme placé dans l’ombre…
Tout doit être clair et évident sauf le lecteur.
Tout doit être clair et évident sauf le lecteur, qui est dans l’incertitude de comment son livre va se terminer. Etant donné qu’il s’identifie complètement à l’histoire de son livre, il est inachevé et vague. Le paradoxe est qu’il est le personnage principal du tableau selon le titre, et qu’en réalité il est à peine représenté et dans l’ombre. Des orchidées blanches sont éclairées par une source lumineuse que l’on ne voit pas, elles servent de contrepoids à la lumière émanant de la fenêtre (C). Elles prennent la première place dans le tableau, reléguant le jeune homme nu au second plan.
hello Eric
RépondreSupprimeroh oui faut être minutieux en effet et tu l'es, c'est réussi
je découvre l'architecte et j'aime ces couleurs sur les façades si tristement grises chez nous
bon dim bisous ☺
Coucou chère nays,
SupprimerOui Gerrit Rietveld était un architecte étonnant. Tu as vu, même ses meubles étaient très colorés! Bisous chère nays!