358) L'éveil

L’éveil, aquarelle sur papier coton Arches 300 g/m2,
31 cm x 41 cm, © Eric Itschert

 

La composition

'L'éveil' est une aquarelle récente, exécutée après l’étude 'Les voiles jaunes'. Ici aussi j’ai puisé dans mes anciennes esquisses pour en parachever une. La composition est classique, un rectangle brun foncé souligne une arrivée de lumière à droite de la chambre.

Le dessin est aquarellé dans une harmonie de tons bruns et ocres. Mais l’ensemble risquait d’être un peu terne si je ne rajoutais pas des couleurs sur certains coussins. Au centre de la composition un jeune homme nu chevauche un traversin, les bracelets du garçon, ses cheveux et le traversin sont colorés en jaune. Pour contrebalancer le jaune au centre j’ai teinté trois coussins en mauve, une couleur proche de la complémentaire du jaune.

Les titres

Le titre premier de l’aquarelle est ‘L’éveil’. Mais l’aquarelle a un second titre, inscrit au dos. Comme souvent j’ai lancé un défi à un copain: quel titre mettre au dos de cette aquarelle ? Le brainstorming est un excellent moyen pour créer un titre puissant et impactant. C’était une méthode déjà utilisée par Magritte. Selon lui la peinture n’est jamais une représentation du réel, mais de la pensée du peintre sur le réel. De même les appréciations des spectateurs ne révèlent pas grand-chose sur la peinture exposée mais plutôt sur eux-mêmes. Autrement dit un commentaire dévoile bien plus le psychisme du commentateur que les intentions du peintre.

Le choix

Le rectangle brun foncé à droite fut interprété comme une porte entrouverte, transgressant l’intimité d’une chambre. Le spectateur serait alors impliqué dans la situation de voyeur. (Titres proposés : ‘le voyeur’, ‘l’intrusion’, ‘la visite’, ‘le visiteur’). Mais à mon avis ces titres évoquaient la violence, or je voulais la scène intime, paisible et heureuse. L'été, une belle lumière et un moment particulièrement agréable qu'on prend le temps de savourer. Pour moi, le rectangle brun foncé était une face latérale d'une armoire à vêtements, souvenir de ma chambre d'étudiant. Cette chambre je pouvais enfin l'aménager comme bon me semblait: j'y avais mis plein de coussins et de posters. Il y avait juste cette vieille armoire sombre que je ne pouvais enlever. Le bon côté de cette armoire était le grand miroir sur sa porte: cela agrandissait la pièce. C'est étrange comment d'anciens souvenirs peuvent s'immiscer dans un dessin. Parmi d’autres titres proposés certains étaient amusants : ‘après la bataille de coussins’ ou ‘champ de bataille’. Finalement le second titre au dos de la peinture commence par ‘Noyade dans un océan de coussins’. 

L’éveil, aquarelle sur papier coton, détail, © Eric Itschert