364) Garçon androgyne

 


« Garçon androgyne », 31 cm x 41 cm,
aquarelle et crayons de couleurs sur papier Arches satiné 300g/m2 pur coton,
© Eric Itschert.



Cette aquarelle clôt la série des êtres couronnés de fleurs (Solstice).



En aquarelle il y a plusieurs écoles



En aquarelle il y a plusieurs écoles. Deux tendances se marquent. Dans la première on utilise une palette de couleurs très réduite avec un minimum de pigments. On les mélange entre eux pour obtenir toutes les nuances que l'on veut. C'est un excellent parti-pris lors de l'apprentissage de l'aquarelle. Je dirais presque une étape obligée pour maîtriser les mélanges, une étape obligée pour être attentif aux couleurs sans s'encombrer de caractéristiques de pigments.


Mais j'ai remarqué que des aquarellistes professionnels contemporains en restent à ce premier stade. Pire: ils utilisent des pigments vifs et coûteux comme du rouge de cadmium ou du bleu de cobalt pour les dégrader ensuite en d'infâmes bruns ou en gris ternes. On arrive à l'absurde: rien n'est plus stable que les ocres et les terres. Il suffit de voir l'incroyable degré de conservation des peintures rupestres. Déjà Henry Balth, suivant la première tendance, écrivait dans sa grammaire du dessin: "Les ocres, les terres de Sienne, les bruns [...] ne sont pas indispensables. On [...] peut obtenir tous les gris et tous les bruns par le mélange des couleurs pures". C'est une hérésie! Pour parfaire le désastre annoncé il préconisait l'utilisation de bleu de Prusse PB27 (devient gris ou verdâtre, a tendance à dominer dans les mélanges, se rompt avec le rouge vénitien, bref une couleur que je considère, comme Blockx, comme impropre à la peinture) ou du jaune de chrome (chromate de plomb, toxique, tendance à noircir, n'est plus utilisée en aquarelle).  


Dans la deuxième tendance on enrichira sa palette par des pigments nouveaux, évitant ainsi des mélanges trop hasardeux et nuisibles pour la bonne conservation de l'aquarelle. C'est la voie que choisissent les vrais maîtres, ceux qui savent encore les usages des anciens. Vous aurez de suite deviné que j'ai choisi d'emprunter la deuxième voie. Cette deuxième voie me vient de mon ancien écolage d’iconographe. Quand on peint à tempera ou même à l’huile, on a tout intérêt à ne mélanger que maximum trois couleurs ensemble. Certains mélanges de pigments minéraux sont à éviter, les pigments étant alors chimiquement incompatibles. On préfèrera superposer des glacis pour de nouvelles nuances plutôt que de mélanger. J’en parle dans ma note 129) Données techniques. En ce qui concerne les aquarelles, plus fragiles, on peut se sentir plus libre. Pourtant, même ici j’essaye de varier suffisamment ma palette que pour pouvoir éviter des mélanges trop complexes. J’explique pourquoi dans ma note 366) La notion de permanence en aquarelle. Sans oublier que l’aquarelle est la technique des glacis par excellence.






"Il suffit de voir l'incroyable degré de conservation des peintures rupestres."
Illustrations et photos © Eric Itschert







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Commentaires

  1. Je t'avoue que pris par la création je ne fais pas toujours assez attention à ce que j'utilise en aquarelle. Du coup je privilégie des remplaçants de cadmiums :-)
    Biz!

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    1. La preuve que tu fais quand-même attention. Je t'ai souvent vu travailler: j'ai rarement vu un artiste avec une telle éthique.
      ;-) Bisous!

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  2. bonsoir Eric
    ah androgyne j'adore vraiment ☺
    bon WE Eric bisous ☺

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