394) Œuvres numériques : premier classement.

 

Un vent chaud souffle sur les braises de l'incendie...
Illustration numérique, © Eric Itschert

"L'œuvre [numérique] peut imiter à la perfection un dessin, une peinture ou une sculpture, cela reste une photo [...]. Aucun crayon, aucune peinture n'est intervenu dans le processus de création. On fait comme si on peint, comme si on dessine…"

Mes triptyques numériques sont classés par thèmes, par familles. Je peux déjà en distinguer quatre, avec chaque fois trois sous-catégories.


1. Le miroir, le narcissisme et l’eau.


Garçon se déshabillant devant un miroir biseauté.
Version numérique, © Eric Itschert. 


Le miroir symbolise l’introspection, mais aussi le narcissisme. Le narcissisme, autrefois mal vu, est aujourd’hui considéré comme utile pour aider à construire la perception et l’estime de soi. Rien n’explose plus que le nombre de selfies et autres autoportraits photographiques instantanés. Mais cette qualité du narcissisme devient défaut si on rompt l’équilibre précieux entre narcissisme, amour de soi, et altruisme, amour des autres.

La surface du miroir peut aussi représenter celle de l’eau.

1.1. Miroirs.


Le miroir est très présent dans mon travail numérique. Aussi bien dans des scènes intimistes que dans des photos urbaines.

1.2. Miroirs de l’eau et sirènes.









Une autre manière d’aborder le miroir est d’étudier le miroir de l’eau déformant la silhouette des nageurs.

1.3. Autoportraits.


Un autoportrait
est le miroir par excellence que le peintre construit face à lui, souvent plus vrai qu’une photo ou qu’un miroir physique.


2. Les personnages ailés, l’air.


L'elfe est très flou? Essayez, vous, d'en
photographier un! Ils bougent sans cesse!
Version numérique, © Eric Itschert.


Les ailes symbolisent la capacité de s’élever, d’entrer dans la spiritualité, d’aspirer à la Lumière. Ne sommes-nous pas tous Enfants de la Lumière ? Icare avait soif de liberté, mais aussi de chaleur et de lumière. Pourtant ici encore il vaut mieux choisir le juste milieu. Ne pas tenir compte de sa condition humaine mène à l’hubris, un orgueil démesuré, et à la mort.

2.1. L’ange.


Rien n’est plus mystérieux qu’un ange. Un ange est irreprésentable et insaisissable. Seul l’aspect fugace qu’il prend pour communiquer avec nous est évocable, en sachant bien qu’on ne verra jamais son vrai visage.

2.2. Génies ailés et rêves.


C’est dans nos rêves qu’apparaissent le plus souvent les génies ailés, les elfes, les fées et autres créatures fantastiques sortant de mondes parallèles.

2.3. Icare.


Pour ceux qui me connaissent, je ne dois plus représenter le personnage d’Icare et son histoire. Il est le fils de l’architecte Dédale.


3. Les faunes, la terre et le feu.


Faune très androgyne, version numérique,
© Eric Itschert.


Les faunes entrent tout autant dans la représentation de la nature (terre) que du feu. Les Églises chrétiennes en ont fait des personnages diaboliques, alors que les anciens les considéraient comme des êtres bons ou mauvais, selon leur nature.

3.1. Faunes androgynes.


Ces faunes sont mâles et femelles en même temps. Ils se retrouvent très souvent dans mes dessins.

3.2. Faunes ardents et égipans.


Les faunes ardents n’ont qu’une idée derrière la tête : s’unir à une nymphe. C’est leur bénédiction et leur malédiction à la fois : ils voguent entre l’excitation de la chasse, l’extase de l’union, et la souffrance cuisante du manque et du désir inassouvi. Parmi eux il y a les égipans.

3.3. Faunes inquiétants.


Ces faunes-là, il vaut mieux ne pas les rencontrer une nuit de pleine lune.


4. Les nus, filles ou garçons, la terre.


L'eau et la terre se mélangent...
Version numérique, © Eric Itschert.


Dans cette dernière famille entrent toutes mes œuvres intimistes. Les humains entrent dans la catégorie « terre ».

4.1. Les hommes.






4.2. Les garçons androgynes.






4.3. Les femmes.











Remarquons qu’un triptyque peut entrer dans deux familles, par exemple un autoportrait accompagné d’ailes.

C’est spontanément que j’ai réalisé ces œuvres, d’après ce que moi je ressentais, d’après ma propre expérience de la vie, d’après mes goûts à moi. C'est la première motivation de mon travail. Ensuite mes premiers galeristes m'ont incité à privilégier le nu au masculin. Pour moi cette orientation n'a jamais été un problème, elle m'a apporté un bon nombre de collectionneurs. C'est devenu une motivation supplémentaire. Et puis il y a aussi des expériences de toutes sortes. Bien sûr, toute expérience, toute vie est incomplète. Enfin j'ai toujours considéré mon travail comme militant. 

Toute tentative de classement est vouée à l’incomplétude. L’eau et la terre se mélangent, la terre et le feu aussi, donc une foule d’associations est possible. À chacun de faire les siennes…





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