359) Formes et couleurs

 Complété le 30-03-2021

‘Le mystère de la pyramide’, 41 cm x 31 cm,
 aquarelle sur papier Arches grain fin 300g/m2 pur coton,
© Eric Itschert.


Un abstrait géométrique : ‘Le mystère de la pyramide’


Étude de couleurs



Cette aquarelle sert d’étude de couleurs. Elle a d'abord un but utilitaire : servir de base de travail avant de réaliser deux aquarelles figuratives. Ces dernières s’intitulent « L’éveil » (montrée la semaine passée), et « Granny sells clothes » (Mamie vend des vêtements) à voir dans l'article suivant.

En relisant ma note « Les délices de l’abstraction », rédigée il y a plus de dix ans, il me semble aujourd'hui que j'étais un peu trop sévère par rapport à l'abstraction. Il me semblait que l’abstraction était certes source de créativité infinie, mais qu'elle se déclinait trop souvent sur le mode mineur voir décoratif. Je ressentais l’abstraction géométrique comme une chose technique et rationnelle allant de soi. Comme Picasso j'affirmais que dans ce domaine je ne cherchais pas, je trouvais. Mais depuis lors j'ai compris que ce qui était si facile et si évident pour moi ne l'était pas pour d'autres. Un architecte a appris à être à l'aise avec les formes géométriques, les couleurs et les proportions. Nous baignons là-dedans car nous sommes tous héritiers du Bauhaus. Mais pour un non-architecte tout cela est loin d'être évident. 

Pourtant encore aujourd'hui je préfère nettement l’abstraction lyrique, dionysiaque, sensible. Mais toute tentative de définir ce qu’est l’abstraction lyrique est vouée à l’échec : retenons que c’est tout ce qui n’est pas de l’abstraction géométrique.

En reformulant les couleurs d’un voilier (357, Les voiles jaunes) à travers une approche intuitive et sensible, je me suis rendu compte que mon étude pouvait encore être affinée.


Des couleurs dominantes



Dans « L’éveil » il y a un registre de couleurs analogue à celui utilisé dans « Les voiles jaunes », mais avec des proportions nettement inversées. Il n’y a plus que les trois coussins mauves et les yeux bleus de l’étudiant qui penchent vers le bleu et le mauve. Le reste est peint dans des couleurs chaudes. Pour « Granny sells clothes », j’ai fait diversion : les couleurs sont chaudes mais les posters et la fenêtre ouverte sur la nuit tempèrent les couleurs dominantes. Pourtant j’ai continué à faire attention au cercle chromatique, fut-ce intuitivement. Réaliser un abstrait géométrique m’a inconsciemment aidé.



Le 1er Cercle Chromatique de Chevreul, 1861. (1)




L’abstraction géométrique toujours d’actualité

 

Comme les monochromes, l’abstraction géométrique a toujours ses émules, encore de nos jours ! En me promenant Rue de la Madeleine au centre de Bruxelles, j’ai visité une exposition dans la vénérable Galerie Albert I. C'est une véritable ‘institution’ à Bruxelles. À mon grand étonnement j’ai découvert, au fond de la galerie, un abstrait géométrique datant de… 2017 ! Ce tableau était très mauvais, pourtant la galerie expose souvent des artistes de qualité.

 

Quelques souvenirs

 

Petit j’ai baigné dans une mer de tableaux impressionnistes. C’était chez mes grands-parents maternels, des tableaux peints par mon arrière-grand-père René Ovyn (Courtrai 1862 – Nil-Saint-Vincent 1945). René Ovyn a fait partie du Cercle Voorwaarts. Dès mes seize ans j’ai fait des peintures à l’huile, tout d’abord dans le style impressionniste. Mais très vite j’ai découvert en parallèle les délices de l’abstraction (été 1970 – été 1976). N’ayant pas d’atelier je travaillais mes abstraits au jardin : c’était une manière de peindre très salissante. En 1971 j’entre en Poésie (Sint-Jozefscollege à Aalst), on avait comme titulaire le père Daniël Butaye s.j. Ce prof était incroyablement cultivé : il ne se contentait pas de nous donner des cours de Latin, de Grec, de Religion, de Français et de Néerlandais. Il avait ajouté, en plus du programme officiel, des cours de culture de l'Antiquité et d’esthétique. C’est en visitant une exposition avec la classe que je découvris l’abstraction géométrique. Du coup je m’essayai au genre entre 1971 et 1973. En mai 1972 on organisa une exposition d’artistes locaux, de quoi nous familiariser encore plus avec la peinture contemporaine. Malheureusement il reste très peu de ma production de l’époque. En dehors d’œuvres vendues pour une croûte de pain à des amis de mon père qui continuaient à fréquenter la maison après le décès de ce dernier, le reste a été détruit par manque de place…




Exposition de peintures au Collège : on avait squatté la salle de gym…


et on se familiarisait avec la peinture contemporaine.


Ma classe de Poésie (avant-dernière année de nos Humanités Latin-science)
mai 1972.

Voyage à Paris, juin 1972. Lors de ce voyage on court les musées.
Je découvre avec ravissement les impressionnistes et les fauves français,
alors exposés à l'Orangerie.


 



(1) Directeur des Teintureries à la manufacture des Gobelins, le chimiste Michel Eugène Chevreul prouva que le caractère d’une couleur pouvait être modifié par une autre couleur placée dans son voisinage immédiat. L’intensité d’une couleur paraît d’autant plus vive lorsqu’elle est placée en contact direct avec sa complémentaire. Pour illustrer sa théorie, il créa plusieurs cercles chromatiques présentant au total 1440 nuances. Ces nuances dérivaient de douze couleurs de base.

Commentaires

  1. hello Eric
    ah une belle surprise là dommage d'en avoir détruit :) oui oui salissant en effet j'aimais ça mais faut un endroit pour ☺☺

    bonne fin de WE Eric bisous ☺

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    Réponses
    1. Heureusement il doit encore y en avoir plusieurs en circulation ;-)

      Chez nous c'était dans l'herbe les jours de beau temps, à l'ombre d'un magnifique lilas.
      Mais on peut affirmer à la lettre que l'herbe en a vu de toutes les couleurs :D

      Bisous chère nays!

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